Interview : June Of 44 (01-1998)

Interview : June Of 44 (01-1998)

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A la sortie de scène… Comment avez vous vécu ce concert ?

Jeff : ce concert était très bien, nous étions tous à fond dedans sauf le bassiste, Fred, qui n’est vraiment pas bien en ce moment. Nous avons joué environ une heure et demie, nous n’avons pas pu faire de rappel, c’est un manque de respect envers le public, on s’en excuse. Nous avons commencé cette tournée aux Etats Unis en février et depuis, nous n’avons pas eu un seul jour de repos. Nous faisons le maximum pour mettre toute notre énergie dans notre musique, sur scène, mais c’est vraiment trop dur. Cette tournée est impitoyable.

Qui sont les June Of 44?

Je suis Jeff Mueller, je joue de la guitare et je chante; Fred Erskine est à la basse et à la trompette; Doug Sharin est à la batterie et Sean Meadows est à la guitare. Nous nous sommes rencontrés il y a quatre ou cinq ans par le biais de divers groupes ou amis. S’être retrouvé pour faire de la musique est une très bonne expérience.

En écoute : june of ’44 – sink is busted :

Vous jouiez auparavant dans des groupes tels que Rodan, Codeine ou encore Hoover. Sans ces groupes-là, June Of 44 serait-il le même aujourd’hui ?

La musique que nous jouons actuellement est nourrie de réminiscences, sa ressemblance avec celle du passé est vague. A mon avis, notre musique constitue une étape logique de notre évolution, personne dans le groupe ne sait à quoi s’attendre de notre musique. Nous n’avons pas de concept, nous jouons et ensuite on voit commentest-ce que ça sonne. Nous n’avons jamais eu de réelles influences, seulement les groupes locaux. Sinon, on écoutait énormément de choses telles que Slint. Auparavant, j’écoutais pas mal de heavy-métal alors que maintenant je suis plus branché classique, blues, jazz, country music. Nos influences se situent dans presque tous les styles.

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Pourquoi avoir choisi un nom tel que celui-ci ?

Ca sonnait bien pour un nom de groupe. Des choses sont venues l’appuyer : ma mère est née en juin 44, Sean et moi-même sommes de véritables fans de Henri Miller (écrivain, auteur de lettres adressées à sa femme June à propos de ses relations avec l’écrivain Anale Nin), le père de Sean a fait la seconde guerre mondiale…

Comment vit la scène de Chicago au quotidien ?

II s’y passe pas mal de choses, il y a une communauté musicale assez active. Je ne pense pas que June Of 44 soit seulement un groupe de Chicago, mais les groupes de là-bas jouent énormément. Ils sont constamment en train de travailler sur quelque chose: ils construisent un studio, organisent des concerts punks, enregistrent…

Parles-nous de votre dernier album ?

Nous l’avons enregistré en une semaine à Chicago et c’est la première fois que je passais autant de temps en studio. Nous avons enregistré la rythmique en deux jours; les autres parties de guitares, les voix, les samples en trois jours. Nous voulions passer plus de temps pour le peaufiner.

Quels sont les “Four Great Points” ?

Washington DC, Brooklyn, Chicago et Kentucky. Ces quatre points représentent en fait les villes d’ou nous venons, ou nous vivons tous les quatre. C’est pour cela, que je disais tout à l’heure que June Of 44 n’était pas seulement un groupe de Chicago. Après cette tournée, on pourra dire France, Italie, Hollande et Allemagne.

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Comment vois-tu l’évolution du groupe depuis ses débuts ?

Je préfère le premier et le dernier album. Le premier contient beaucoup d’énergie, d’émotion. Les deux suivants sont plus lents, il y a un changement, une évolution. Dans le dernier, j’aime tout. II représente ce que nous faisions lors du premier album avec ce que nous voulons faire maintenant.

Comment travaillez-vous, qui amène les idées ?

Tout le monde participe aux compositions, fait l’effort de faire sonner le tout. June Of 44 est un groupe productif. Le studio ne nous empêche pas de tourner. Les compositions du dernier album ont toutes été faites en moins de deux semaines donc ce n’est pas cela qui prend du temps. Nous avons répété huit heures par jour pendant presque deux semaines. Parfois, nous ne répétons pas pendant six mois, puis d’autres ou nous ne faisons que ça. On se laisse du temps pour évoluer chacun de notre côté. Je veux juste jouer de la musique, c’est pourquoi j’aime autant composer, enregistrer que tourner. Ce sont des choses différentes qui vont ensemble.

Verrons-nous un jour un album live ?

Peut-être. Peut-être que nous devrions en faire un. Tu crois que ce serait bien ?

Pourquoi pas. Comment vous-êtes vous retrouvé sur Quarterstick ?

Grâce à Rodan. Je les ai rencontré et le courant est tout de suite passé. Je leur ai dit deux semaines avant que June Of 44 commence à répéter, que nous voulions enregistrer un album mais que nous n’avions pas assez de moyens. Ils ont dit : “OK, mais si ça ne nous plaît pas, vous nous remboursez •. J’étais très neveux, angoissé et en fait, ils ont apprécié.

En écoute : June of 44 – Anisette :

Que faites-vous en dehors du groupe?

Je vis avec ma fiancée et je fais du design dans une boite de Chicago, Doug et Sean n’ont pas de boulot, Fred travaille dans une librairie à Washington.

Connaissez-vous un peu la scène française ?

Pas du tout. Je viens de faire la connaissance de Purr ce soir. Ils sont très bons, j’aime ce qu’ils font et ils sont vraiment gentils.

Le mot de la fin…

Merci de faire un fanzine. C’est beaucoup mieux que les magasines en papier glacé. Tous les gros magasines tels que Rolling Stones, c’est vraiment de la merde. Je hais les magasines.


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