Interview : Phoenix Orion (11-2002)

Interview : Phoenix Orion (11-2002)

Pourquoi as-tu choisi des noms tels que Phoenix Orion ou Zoundwaves? Peux-tu nous expliquer leurs significations?

Mon premier nom a été Zoundwaves en 1990 quand j’ai créé l’Alien Nation à New York City. Cela venait du dessin animé Transformers car il était mon personnage préféré. Ce personnage était en fait un poste et il avait trois cassettes dans son lecteur qui étaient toutes différents Transformers. En plus de cela, c’était un des plus loyaux jamais créé. Encore, la musique que nous écoutons voyage sur des vagues de sons, et je veux être le maître de cela sans pour autant être égocentrique. Sinon, j’ai toujours été le Phoenix, cette identité que j’ai gardée avec le temps. Je l’ai acceptée vraiment en 1994. Les gens connaissent le phoenix en tant qu’oiseau légendaire qui se sacrifie lui-même dans son propre feu et luit encore mille ans plus tard. Il représente également la résurrection, la régénération, et le néo. Orion vient de la constellation Orion qui serait selon certains, la constellation dont nous provenons. Nous retournerons vers les étoiles…

Utilises tu la schizophrénie?

Une bonne fois pour toute, je ne suis pas schizophrène. Je suis multi spirituel. La plupart des entités pour lesquelles je me fais passer viennent du passé, du présent, et d’un futur pas si éloigné que cela. Quelques unes ne sont même pas humaines. La vie a plusieurs formes et elles me choisissent.

Pourquoi changes-tu souvent de producteurs pour tes albums?

Chaque producteur sera toujours différent d’un autre. Je choisis les gens qui, je pense, sont sur la même longueur d’onde que moi. J’aime les musiciens qui ne sont pas effrayés par l’exploration de nouvelles sonorités et qui repoussent les limites de la musique.

Travailles-tu toujours avec Hive et Supernatural? On n’entend plus parler de vos collaborations…

Je vais bientôt sortir les dernières productions (« Zimulated Experiencez2: Welcome To Paradox ») que j’ai travaillé avec Hive sur Celestial. Mais dorénavant, Hive s’est orienté radicalement vers la drum n’ bass et cela m’étonnerait que nous retravaillions ensemble de ce fait. En ce qui concerne Supernatural, « Neo Elo Alpha » vous en dira plus à ce sujet.

Pourquoi as-tu décidé de produire un hip hop plus classique sur « Neo Elo Alpha » alors que « Zimulated Experiencez » était superbement expérimental? Comptes-tu être plus grand public?

Bien sûr. Depuis que j’ai commencé, on m’a toujours dit que les maisons de disques n’étaient pas prêtes au genre de hip hop que je produisais. J’ai toujours fait du hip hop conscient et ce, depuis le premier jour. J’ai envoyé mes démos à Warlock Records en 1988, juste avant qu’ils ne signent les Jungle Brothers. Ils m’ont dit que mon discours était trop pro-black pour vendre. C’est pour cela que l’on nous a appelés The Nation Of The Lost Tribe. Après cela est arrivé A Tribe Called Quest et la Native Tongues. Ils font tous partie de notre grande famille. Nous faisions également partie du Blackwatch Movement et du X Clan quand le hip hop conscient était à son apogée jusqu’à ce que les maisons de disques en aient fini avec lui comme si le savoir et la connaissance étaient un marché. « Les doux et sages devenus vieux hériteront de la Terre ».

Nous avons du mal à comprendre ton parcours artistique à cause de tous ces changements. En quoi consiste t-il exactement?

Quand tu connais Phoenix Orion, tu sais qu’il n’a pas qu’un seul style. J’ai fait « Neo Elo Alpha » avec un producteur différent, donc j’ai choisi d’opter pour un style différent. Un de mes mentors, Bruce Lee, le dit mieux que moi: « Coule comme l’eau. Quand tu verses de l’eau dans un vase, celle-ci prend la forme du vase. L’eau peut être douce ou être dure et à l’origine d’accidents. Donc sois, comme l’eau, mon ami. »

De quels artistes te sens-tu proche aujourd’hui?

Jurassic 5 parce qu’ils représentent le vrai hip hop. Pas de superflu, juste des beats et des flows efficaces.

Les paroles de ton premier album semblent très mystiques et influencées par la science-fiction. Quels sont les sujets que tu aimes aborder? Quel message veux-tu faire passer?

Oui, comme ET je veux faire passer un message. Téléphone, maison… Cela ne fait aucun doute que je suis un grand fan de science-fiction. Elle n’est pas influencée sur des faits mais est juste une petite exagération de la vérité. Parfois la réalité peut être dure à avaler comme la pilule bleue de Matrix. J’aime parler de prophéties, de religions anciennes, des événements de l’actualité et des prédictions futures.

Quelle réalité donnes-tu aux jeux vidéos? Les apprécies-tu? Considères tu la vie comme un jeu vidéo?

J’ai toujours été accro aux jeux vidéo. Je me souviens, j’étais le seul gamin du quartier qui avait toujours le dernier ordinateur ou la dernière console. J’ai eu un Atari, un Coleco Vision, Intellevision et le Commodor 64. J’ai joué très longtemps et seulement cette année j’ai réalisé un rêve en trouvant un job chez Activision. Je pense vraiment que la vie est un grand jeu. Un jeu d’échec avec ses pions, ses rois et ses reines.

D’ou en est Celestial?

Hive a choisi de prendre un chemin différent. Il est maintenant à San Francisco. Kev, lui, est toujours à Los Angeles à sortir des productions d’artistes indépendants. Moi, je fais ce que j’ai à faire. Ensemble, nous avons créé Celestial et le label n’est plus très actif. Tout cela appartient aux cieux, à un autre monde. Dorénavant, un seul label: Sciphi Recordings.

Quel est le but de ce label?

Le but du label est d’élever le niveau de conscience à la surface de cette planète par le biais de la musique et de continuer sur les vibes de Celestial. La voix du plus haut.

Comptes-tu améliorer ta distribution européenne? Tes albums sont assez durs à trouver encore…

L’Alien Nation est maintenant la Zulu Alien Nation et nous avons des relais dans le monde entier. Mais, c’est vrai que cela serait bien d’avoir une distribution en Europe. Si tu as un plan, dis le moi…

Quand sortiras 3080 Flux?

Il devrait normalement sortir durant le premier trimestre de 2003.


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