Interview : One Man And His Droid (01-2004)

Interview : One Man And His Droid (01-2004)

On note une réelle évolution entre “Ou Est Le Magnétophone?” et “Party People”. D’après toi, à quoi est-elle due?

Matthias: Nous avons fait énormément de concerts, notamment avec New End Original et bien sûr, nous avons beaucoup répété. Nous sommes venus ainsi à la conclusion que jouer une musique trop calme ne ressemblait pas aux musiciens qui forment le groupe. Donc nous avons décidé de ne pas nous imposer de limites, de jouer tout simplement une musique qui nous ressemble. Nous avons un batteur au jeu lourd et puissant, idem pour les guitaristes. Il s’imposait que ce disque ne fasse pas de concession. Chaque musicien du groupe a des goûts musicaux différents des autres, mais nous avons tous le punk rock en commun.

Il y a un morceau électro pop dans ce “Party People”. Peux tu nous expliquer cette expérimentation? Qu’avez-vous retenu de cette expérience? Aurons t-on droit à de plus en plus de ce genre de morceau dans le futur?

Sur notre premier album, il y avait beaucoup d’incursions électroniques dans tous les morceaux. Cette fois, nous avons décidé de faire une séparation. Nous voulions des morceaux rock qui ressemblent à des morceaux rock. Même chose concernant l’électro. Nous voulions plus de pureté. Ce nouveau disque n’est en aucun cas une expérimentation. Nous aimons juste certains aspects de la musique électronique et ce morceau a été composé avec la même intention et la même importance que les autres titres. Il était donc évident qu’il figure au tracklisting comme les autres. L’électro fera toujours partie du groupe même si nous resterons prioritairement axé sur les guitares. C’est avant tout Olivier, notre clavier, qui amène cette influence puisque c’est lui qui en écoute beaucoup.

Quelles sont les limites musicales de One Man And His Droid?

Nos limites sont tout simplement nos capacités. Je ne suis pas encore le chanteur/guitariste que je voudrais être, mais je persévère et travaille durement pour cela. Je pense qu’il est bon de connaître ses limites car cela apporte la motivation d’être encore meilleur. Pour le groupe, il n’y a pas de limites. Nous voulions composer des morceaux rock droits au but avec une structure claire. Mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve.

Vous avez enregistré ce nouvel album à San Feliu en Catalogne. Pourquoi ce choix? Doit on y voir un lien avec le label BCore dont certains groupes enregistrent là-bas? La barrière linguistique n’a-t-elle pas été gênante?

Avant d’enregistrer à San Feliu, nous avions fait son festival hardcore annuel l’année précédente. Nous avons donc vu le groupe de Santi, No More Lies, et nous avons fait connaissance. Plus tard, nous étions à la recherche d’un studio pour “Party People”, nous avons écouté quelques disques que Santi avait produits et nous les avons apprécié. Grâce à cela, il nous a fait un bon prix… Nous avons donc fait nos bagages et sommes partis pour l’Espagne. La langue n’a pas été un problème parce que Santi avait la même vision des choses que nous en matière de son. Beaucoup de choses se sont faites sans même en parler, ce qui a rendu le travail plus cool.

Votre biographie dit que votre musique est aussi honnête que vous l’êtes en tant qu’individus. Devons nous comprendre à cela que, selon vous, beaucoup de groupe cachent leur propre identité?

Peut être, même si un style comme l’émo ou une mode comme le rétro parviennent à avoir plus d’importance que la musique elle-même. Je pense qu’un groupe ou une personne ne devrait jamais être plus mis en avant que ses chansons. Quand nous avons composé les titres de ce nouvel album, nous avons essayé de trouver notre propre identité et voulions la rendre palpable par le biais de nos morceaux. Nous ne voulions plus être assimilé à une scène, une mode ou un style.

Certaines personnes pensent que les rockeurs sont les plus mélomanes. Quel est ton avis sur le sujet? Penses-tu que cela aide le rock à résister aux modes?

Je ne pense pas. Pour moi, le rock n’est pas plus élitiste qu’un autre genre musical. C’est juste quelque chose qui vient de mon coeur, que j’ai choisi comme moyen d’expression, et que j’adore. Mais je pense que chaque musicien aime sa musique avec la même intensité.

Qu’en est-il de One Man And His Droid et l’étranger?

Nous avons joué en Angleterre, Espagne, Danemark, Belgique, et Hollande mais ça n’a jamais été plus long que deux ou trois jours dans chaque pays. Nous prévoyons évidemment des périples étrangers plus conséquents.

Penses tu que les liens entre Defiance et Doghouse pourraient aboutir sur un bon deal de distribution aux USA notamment?

Je ne sais pas mais je ne pense pas que nous ayons vraiment une chance là-bas, surtout vu le nombre de groupes qu’ils ont déjà. Nous ne pouvons aujourd’hui que l’espérer et essayer d’y parvenir.

Comment expliques tu le fait que les groupes allemands n’aient pas vraiment de succès à l’étranger? Est-ce que l’Allemagne est un peu ainsi les USA d’Europe? J’entends par là, est-ce que la forte scène allemande se suffit à elle-même pour un groupe comme le vôtre?

Je ne sais pas si c’est pareil dans le reste de l’Europe, mais j’ai l’impression que les groupes américains ont beaucoup de succès même ici en Allemagne. Quand je regarde ma discothèque, elle est en grosse majorité américaine. Mais pour les groupes allemands, les choses sont un peu différentes et c’est vrai qu’ils ne sont pas très connus à l’étranger. On ne peut pas dire que notre pays est un peu les USA d’Europe parce que beaucoup de groupes allemands ne sont vraiment pas bons. C’est ainsi difficile d’être connu à l’étranger, même si c’est arrivé dans le passé. Pour l’instant, c’est important pour nous d’être bien installé chez nous, même si nous cherchons parallèlement des concerts à l’étranger.

Aurons nous la chance de vous voir bientôt en France?

Nous espérons! Pour cela, il faut que les tourneurs prennent contact avec nous.

Vivez vous de votre musique ou travaillez vous encore?

Nous sommes soit étudiants soit employés à mi temps. Seul notre batteur a un boulot à plein temps. Nous espérons que nous pourrons vite vivre de notre musique mais ce n’est encore qu’un rêve…

Quels sont vos projets pour les mois à venir?

Nous comptons essentiellement tourner. Nous commençons aussi à penser au prochain album.

Le mot de la fin…

Merci à tous les français qui nous soutiennent et nous espérons vous croiser bientôt.


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