Interview : Freeman (01-1999)

Interview : Freeman (01-1999)

Mon nom est Brandon, je joue de la guitare et je chante, John joue de la basse et chante également, et Paul est à la batterie.

Que signifie Farewell Bend? Ca a l’air d’être une expression courante outre-atlantique?

II y a un endroit dans l’Oregon appelé The Farewell Bend, qui était une étape dans le passé pour les gens venant de l’ouest II y a une grande colline et les gens y venaient et disparaissaient ensuite. Je ne sais pas si c’est drôle ou pas, mais bon…

Comment jugez-vous votre album avec un peu de recul?

Nous sommes satisfaits du résultats. II y a juste un morceau que nous avons dû enlever sinon le disque aurait été trop long. Autrement, le son est bon.

N’est-ce pas trop dur de repartir pratiquement à zéro après s’être fait une notoriété avec Boys Life?

Nous ne sommes pas tous de Boys Life. Nous venons de groupes différents donc la question ne se pose pas. Nous bénéficions des contacts et de ce qui a été fait avec les groupes précédents. Nous nous sommes faits des amis, et nous continuons d’être en contact avec eux. Au sein du groupe et en dehors, nous avons pas mal de relations.

Musicalement, The Farewell Bend est-il un mélange des groupes dont vous provenez?

Oui, car nous sommes amis depuis un certain temps, nous nous connaissions musicalement Ca nous a apporté certaines facilités dans la composition. Chacun amène sa personnalité et son expérience, donc il y a une patte de chacun des groupes précédents dans The Farewell Bend. Toutefois, c’est différent, c’est un nouveau groupe avec de nouvelles personnes. De toute manière, quel que soit le groupe en question, la qualité est toujours le but recherché.

De quoi parlez-vous dans vos textes et comment s’effectue le travail de composition?

L’un de nous apporte une idée, nous la travaillons, nous l’enregistrons et la mixons. Chacun de nous travaille sur toutes les étapes de composition. Quand nous enregistrons un disque, il sonne toujours différemment des précédents, ce qui est très bien. Ce n’est pas important si les groupes changent de style ou de son, ça leur permet de ne pas ennuyer leurs fans. Le changement est toujours positif.

Pourquoi avoir signé sur Slowdime?

Pour les mêmes raisons que le groupe, par amitié. Nous sommes amis avec John et il a voulu sortir notre disque et nous sommes tombés d’accord. Les amis sont dans le groupe, sortent nos disques…

Quel est le tien exact entre Slowdime et Dischord?

Ce sont deux labels différents. Dischord fabrique et conçoit le produit C’est un deal que nous avons avec eux. Ils payent et distribuent, puis Slowdime rembourse sur les ventes. Mais, Slowdime a ses propres groupes contrairement à ce que les gens pensent.

Que pensez-vous de ce nombre de plus en plus important de groupes qui jouent cette sorte de punk-pop émotionnel?

Tu veux dire cette musique mid-tempo et mélodique? Beaucoup de groupes ont le même son, car ils sont amis, ils jouent ensemble, tournent ensemble. Mais en fait leur musique est différente. C’est ça le rock, chacun amène son grain de sel pour en faire une bonne scène.

Quels sont vos projets?

Après cette tournée, nous allons recomposer pour un nouvel album. Trois morceaux sont déjà prêts. Nous allons nous débrouiller pour revenir l’année prochaine à la même période. Nous voulons revenir en Europe le plus souvent possible. Tout est tellement différent des États Unis. Avoir un verre de vin après un concert aux USA est toute une histoire. Les européens sont très accueillants.

Mon nom est Brandon, je joue de la guitare et je chante, John joue de la basse et chante également, et Paul est à la batterie.

Que signifie Farewell Bend? Ca a l’air d’être une expression courante outre-atlantique?

II y a un endroit dans l’Oregon appelé The Farewell Bend, qui était une étape dans le passé pour les gens venant de l’ouest II y a une grande colline et les gens y venaient et disparaissaient ensuite. Je ne sais pas si c’est drôle ou pas, mais bon…

Comment jugez-vous votre album avec un peu de recul?

Nous sommes satisfaits du résultats. II y a juste un morceau que nous avons dû enlever sinon le disque aurait été trop long. Autrement, le son est bon.

N’est-ce pas trop dur de repartir pratiquement à zéro après s’être fait une notoriété avec Boys Life?

Nous ne sommes pas tous de Boys Life. Nous venons de groupes différents donc la question ne se pose pas. Nous bénéficions des contacts et de ce qui a été fait avec les groupes précédents. Nous nous sommes faits des amis, et nous continuons d’être en contact avec eux. Au sein du groupe et en dehors, nous avons pas mal de relations.

Musicalement, The Farewell Bend est-il un mélange des groupes dont vous provenez?

Oui, car nous sommes amis depuis un certain temps, nous nous connaissions musicalement Ca nous a apporté certaines facilités dans la composition. Chacun amène sa personnalité et son expérience, donc il y a une patte de chacun des groupes précédents dans The Farewell Bend. Toutefois, c’est différent, c’est un nouveau groupe avec de nouvelles personnes. De toute manière, quel que soit le groupe en question, la qualité est toujours le but recherché.

De quoi parlez-vous dans vos textes et comment s’effectue le travail de composition?

L’un de nous apporte une idée, nous la travaillons, nous l’enregistrons et la mixons. Chacun de nous travaille sur toutes les étapes de composition. Quand nous enregistrons un disque, il sonne toujours différemment des précédents, ce qui est très bien. Ce n’est pas important si les groupes changent de style ou de son, ça leur permet de ne pas ennuyer leurs fans. Le changement est toujours positif.

Pourquoi avoir signé sur Slowdime?

Pour les mêmes raisons que le groupe, par amitié. Nous sommes amis avec John et il a voulu sortir notre disque et nous sommes tombés d’accord. Les amis sont dans le groupe, sortent nos disques…

Quel est le tien exact entre Slowdime et Dischord?

Ce sont deux labels différents. Dischord fabrique et conçoit le produit C’est un deal que nous avons avec eux. Ils payent et distribuent, puis Slowdime rembourse sur les ventes. Mais, Slowdime a ses propres groupes contrairement à ce que les gens pensent.

Que pensez-vous de ce nombre de plus en plus important de groupes qui jouent cette sorte de punk-pop émotionnel?

Tu veux dire cette musique mid-tempo et mélodique? Beaucoup de groupes ont le même son, car ils sont amis, ils jouent ensemble, tournent ensemble. Mais en fait leur musique est différente. C’est ça le rock, chacun amène son grain de sel pour en faire une bonne scène.

Quels sont vos projets?

Après cette tournée, nous allons recomposer pour un nouvel album. Trois morceaux sont déjà prêts. Nous allons nous débrouiller pour revenir l’année prochaine à la même période. Nous voulons revenir en Europe le plus souvent possible. Tout est tellement différent des États Unis. Avoir un verre de vin après un concert aux USA est toute une histoire. Les européens sont très accueillants.

Mon nom est Brandon, je joue de la guitare et je chante, John joue de la basse et chante également, et Paul est à la batterie.

Que signifie Farewell Bend? Ca a l’air d’être une expression courante outre-atlantique?

II y a un endroit dans l’Oregon appelé The Farewell Bend, qui était une étape dans le passé pour les gens venant de l’ouest II y a une grande colline et les gens y venaient et disparaissaient ensuite. Je ne sais pas si c’est drôle ou pas, mais bon…

Comment jugez-vous votre album avec un peu de recul?

Nous sommes satisfaits du résultats. II y a juste un morceau que nous avons dû enlever sinon le disque aurait été trop long. Autrement, le son est bon.

N’est-ce pas trop dur de repartir pratiquement à zéro après s’être fait une notoriété avec Boys Life?

Nous ne sommes pas tous de Boys Life. Nous venons de groupes différents donc la question ne se pose pas. Nous bénéficions des contacts et de ce qui a été fait avec les groupes précédents. Nous nous sommes faits des amis, et nous continuons d’être en contact avec eux. Au sein du groupe et en dehors, nous avons pas mal de relations.

Musicalement, The Farewell Bend est-il un mélange des groupes dont vous provenez?

Oui, car nous sommes amis depuis un certain temps, nous nous connaissions musicalement Ca nous a apporté certaines facilités dans la composition. Chacun amène sa personnalité et son expérience, donc il y a une patte de chacun des groupes précédents dans The Farewell Bend. Toutefois, c’est différent, c’est un nouveau groupe avec de nouvelles personnes. De toute manière, quel que soit le groupe en question, la qualité est toujours le but recherché.

De quoi parlez-vous dans vos textes et comment s’effectue le travail de composition?

L’un de nous apporte une idée, nous la travaillons, nous l’enregistrons et la mixons. Chacun de nous travaille sur toutes les étapes de composition. Quand nous enregistrons un disque, il sonne toujours différemment des précédents, ce qui est très bien. Ce n’est pas important si les groupes changent de style ou de son, ça leur permet de ne pas ennuyer leurs fans. Le changement est toujours positif.

Pourquoi avoir signé sur Slowdime?

Pour les mêmes raisons que le groupe, par amitié. Nous sommes amis avec John et il a voulu sortir notre disque et nous sommes tombés d’accord. Les amis sont dans le groupe, sortent nos disques…

Quel est le tien exact entre Slowdime et Dischord?

Ce sont deux labels différents. Dischord fabrique et conçoit le produit C’est un deal que nous avons avec eux. Ils payent et distribuent, puis Slowdime rembourse sur les ventes. Mais, Slowdime a ses propres groupes contrairement à ce que les gens pensent.

Que pensez-vous de ce nombre de plus en plus important de groupes qui jouent cette sorte de punk-pop émotionnel?

Tu veux dire cette musique mid-tempo et mélodique? Beaucoup de groupes ont le même son, car ils sont amis, ils jouent ensemble, tournent ensemble. Mais en fait leur musique est différente. C’est ça le rock, chacun amène son grain de sel pour en faire une bonne scène.

Quels sont vos projets?

Après cette tournée, nous allons recomposer pour un nouvel album. Trois morceaux sont déjà prêts. Nous allons nous débrouiller pour revenir l’année prochaine à la même période. Nous voulons revenir en Europe le plus souvent possible. Tout est tellement différent des États Unis. Avoir un verre de vin après un concert aux USA est toute une histoire. Les européens sont très accueillants.

Mon nom est Brandon, je joue de la guitare et je chante, John joue de la basse et chante également, et Paul est à la batterie.

Que signifie Farewell Bend? Ca a l’air d’être une expression courante outre-atlantique?

II y a un endroit dans l’Oregon appelé The Farewell Bend, qui était une étape dans le passé pour les gens venant de l’ouest II y a une grande colline et les gens y venaient et disparaissaient ensuite. Je ne sais pas si c’est drôle ou pas, mais bon…

Comment jugez-vous votre album avec un peu de recul?

Nous sommes satisfaits du résultats. II y a juste un morceau que nous avons dû enlever sinon le disque aurait été trop long. Autrement, le son est bon.

N’est-ce pas trop dur de repartir pratiquement à zéro après s’être fait une notoriété avec Boys Life?

Nous ne sommes pas tous de Boys Life. Nous venons de groupes différents donc la question ne se pose pas. Nous bénéficions des contacts et de ce qui a été fait avec les groupes précédents. Nous nous sommes faits des amis, et nous continuons d’être en contact avec eux. Au sein du groupe et en dehors, nous avons pas mal de relations.

Musicalement, The Farewell Bend est-il un mélange des groupes dont vous provenez?

Oui, car nous sommes amis depuis un certain temps, nous nous connaissions musicalement Ca nous a apporté certaines facilités dans la composition. Chacun amène sa personnalité et son expérience, donc il y a une patte de chacun des groupes précédents dans The Farewell Bend. Toutefois, c’est différent, c’est un nouveau groupe avec de nouvelles personnes. De toute manière, quel que soit le groupe en question, la qualité est toujours le but recherché.

De quoi parlez-vous dans vos textes et comment s’effectue le travail de composition?

L’un de nous apporte une idée, nous la travaillons, nous l’enregistrons et la mixons. Chacun de nous travaille sur toutes les étapes de composition. Quand nous enregistrons un disque, il sonne toujours différemment des précédents, ce qui est très bien. Ce n’est pas important si les groupes changent de style ou de son, ça leur permet de ne pas ennuyer leurs fans. Le changement est toujours positif.

Pourquoi avoir signé sur Slowdime?

Pour les mêmes raisons que le groupe, par amitié. Nous sommes amis avec John et il a voulu sortir notre disque et nous sommes tombés d’accord. Les amis sont dans le groupe, sortent nos disques…

Quel est le tien exact entre Slowdime et Dischord?

Ce sont deux labels différents. Dischord fabrique et conçoit le produit C’est un deal que nous avons avec eux. Ils payent et distribuent, puis Slowdime rembourse sur les ventes. Mais, Slowdime a ses propres groupes contrairement à ce que les gens pensent.

Que pensez-vous de ce nombre de plus en plus important de groupes qui jouent cette sorte de punk-pop émotionnel?

Tu veux dire cette musique mid-tempo et mélodique? Beaucoup de groupes ont le même son, car ils sont amis, ils jouent ensemble, tournent ensemble. Mais en fait leur musique est différente. C’est ça le rock, chacun amène son grain de sel pour en faire une bonne scène.

Quels sont vos projets?

Après cette tournée, nous allons recomposer pour un nouvel album. Trois morceaux sont déjà prêts. Nous allons nous débrouiller pour revenir l’année prochaine à la même période. Nous voulons revenir en Europe le plus souvent possible. Tout est tellement différent des États Unis. Avoir un verre de vin après un concert aux USA est toute une histoire. Les européens sont très accueillants.

Pourquoi avoir intitulé ton album L’Palais De Justice »?

F: Par rapport à notre Palais à nous dans le rap. Notre Palais de Justice vient de la rue. La justice n’est pas vue de la même manière suivant les personnes. Moi, quand je vois un mec qui détourne des milliards déstinés à l’Éthiopie ou à la Colombie, qui ne se prend que quelques mois de sursis et une amende… II faut dire que cet argent détourné va lui payer son amende. Un toxico, je dis bien un toxico, ce n’est pas un toxico mais un malade qui a besoin d’aide. Ces gens là, quand ils doivent voler des postes de voitures pour payer leurs doses, ils prennent trois ans fermes. Pour moi, ça ce n’est pas de la justice, en tous les cas, ce n’est pas la mienne. Ce qui tourne dans les palais de justice français, c’est l’argent, dans le nôtre c’est la vérité.

Pourquoi cette image récurrente du dragon?

Le dragon, c’est moi. Me Faisant appeler « Fils Du Dragon », je me devais de faire ça. C’est une passion qui m’a été donnée par Shurik’n. Ca correspond bien avec ma personnalité. Le dragon c’est une légende, c’est la force, l’intelligence, l’agressivité, la douceur. C’est tout en même temps et ça m’aide d’avoir ça derrière moi car je suis un peu désordonné.

La promo pour ton album est assez conséquente. Y a-t-il des aspects passionnants à faire la promo de son propre album par rapport à celui d’IAM par exemple?

Je mets autant de coeur avec IAM que pour mon album. Ce n’est pas parce que je n’ai pas écrit que je ne vais pas en parler avec le coeur. La première chose qui prime, c’est l’entité IAM, tout part de là, c’est la base. Je ne me dis pas « je vais essayer de mieux parler parce que c’est mon album ». Je réponds pour mon album comme je réponds pour IAM.

Comment ont réagi les autres membres d’IAM quand tu a s décidé de faire ton album?

La plupart était surpris. Avant que je me fasse appeler Freeman, je m’appelais Malek Sultan qui était celui qui faisait rire la foule, qui bougeait dans tous les sens, qui était désorganisé. Petit à petit, ils ont vu que je n’avais pas envie de rire mais ils l’ont bien pris. Ils m’ont supporté et on est tous partis en famille.

C’était le bon moment pour sortir l’album…

Ouais, je suis sorti dans la même vague que Troisième Oeil, Faf La Rage, Raekwon, Killah Priest, Nas. C’est vraiment une bonne période.

Peux-tu nous dire qui a participé à l’album?

K.Rhyme Le Roi et moi avons attrapé Akhenaton par la tête et les jambes, on lui a demandé de nous faire des morceaux ainsi qu’à Shurik’n, Khéops et Imhotep. DJ Ralph, du Troisième Oeil, a aussi contribué à l’album ainsi que Black Coffee de Reims.

L’écriture est-elle pour toi une prise de tête ou est-ce que c’est naturel? T’arrive t-il de souffrir de la « feuille blanche »?

Bien sûr, ce serait mentir de dire le contraire. C’est pour tout le monde pareil, sauf peut être Akhenaton qui est capable de faire un texte à n’importe quel moment. Un morceau peut être écrit en une heure comme en plusieurs semaines. Tout dépend des sources d’inspiration, des gens qui nous entourent, ce que l’on regarde à la télé ou écoute à la radio.

K: C’est un handicap par rapport à l’école. C’est vrai que ça sert de faire des rédactions, de lire des bouquins, de faire des récitations. Lorsqu’on débute, c’est facile, on fait de l’égotrip mais quand tu commences à rentrer dans un texte important, qui te tient à coeur, ça demande un peu de recherches et d’organisation. Les études c’est important. Moi, j’ai arrêté en cinquième, et maintenant quand j’écris des textes, il y a des bases qui me manquent. Avant, je ne mettais jamais le nez dans un livre, maintenant j’en ai besoin.

Ton album n’est pas très politique pourtant il y a quelques petites remarques qui peuvent être prises comme tel…

F : j’ai des choses à dire en ce qui concerne le social. La politique comme on la voit en ce moment ne m’intéresse pas. On n’a plus rien à apprendre des politiciens : on sait comment ils fonctionnent, comment ils s’allient avec certains. Le mot politique ne veut plus rien dire pour moi sinon la « mafia légale ». On laisse faire ce que l’on veut, et le premier qui parle, il saute.

Dans ‘Le Voile Du Silence », tu soulèves un sujet resté tabou…

C’est K.Rhyme qui a écrit ce morceau, moi j’ai posé le refrain. Quand il est venu me faire écouter le morceau, je suis resté pantois car c’est un problème auquel je n’avais pas pensé. Quand on y réfléchit bien, ça fait bizarre d’interdire à une fille de sortir le samedi ou le soir, le dimanche sauf si elle est avec son petit frère. II y a des gens que ça fait rire, surtout ceux qui n’ont pas de soeurs ou qui se foutent de leur soeur, mais il faut se mettre à la place des filles. J’aimerais bien voir un garçon dans cette situation. La liberté, c’est la seule chose qui nous reste et de nos jours, on n’en a pas beaucoup. Si on enlève le peu de liberté aux gens, comment vont-ils avancer ou s’instruire, changer un peu de vie? Comme ça, je ne sais pas jusqu’ou on va aller.

Ton album insiste beaucoup sur le respect de l’être humain…

Bien sûr. On a tendance à oublier qu’on est des simples humains avant tout. Certains MC’s oublient que ce sont simplement des immigrés et qu’ils rigolent pour rien. Qu’est-ce que vous voulez qu’on dise à part ça? La bêtise humaine existe depuis des lustres et on essaye de la combattre avec les moyens qu’on a.

Que dénonces-tu dans ‘Elle, Chienne »?

J’ai imaginé la plus belle mélodie qui puisse exister au monde, et que cette mélodie, c’est ma femme, et que cette mélodie se fait manipuler par n’importe quel artiste pour la caillasse ou pour son plaisir personnel. II y en a qui vivent ça, qui ont des pulsions. C’est comme si je parlais à ma femme et que je lui disais mes réelles pensées par rapport aux autres artistes.

Vous parlez beaucoup de problèmes, pourquoi ne pas chercher plutôt des solutions?

Kephren: Nous sommes des personnes comme toi. Moi, j’ai juste appris à compter et à vivre avec ce qu’on nous donnait. On a mis en place des politiciens, des éducateurs qui sont formés pour ça. Je ne suis pas une assistante sociale qui veut faire un monde meilleur.

F: II ne faut pas mélanger les choses, on peut éveiller les consciences des jeunes. Les gens de plus de vingt ans ont appris des choses qui sont dures à effacer, surtout en quelques secondes. Nous, nous sommes des journalistes de la nouvelle ère. On ne va pas dire à PPDA de demander au président la raison pour laquelle il a enlevé des sous à la CAF, ni à Mourousi de présider un sénat. Ce que l’on fait et ce que l’on dénonce, c’est déjà beaucoup. II y a des gens qui doivent dire des choses parce que c’est leur boulot, et qui ne le font pas. Moi, je sors de troisième, j’ai fait un BEP que j’ai arrêté au bout de deux mois. Je n’ai même pas le BEPC ou j’ai fini avant dernier parce qu’il y avait un mec d’absent. Comment voulez vous que j’aille parler avec un ministre? II y a des maires, des élus qui ont osé venir nous demander des solutions. Tu nous prends pour des cons? Moi, je fais partie de la jeunesse, je suis un mec de rue pas un artiste. J’ai pas fait de solfège, je n’ai pas pris de cours de danse. J’ai tout appris tout seul. C’est déjà énorme. Déjà, le fait qu’on arrive à se tenir tout seul, c’est pas mal.

Au sujet de Marseille, est-ce son cosmopolitisme qui fait que vous vous y sentez bien?

Bien sûr, cette richesse là est unique. Quand, dans un quartier, on trouve un comorien, un sénégalais, un congolais, un algérien, un tunisien avec un vietnamien et que tous ces gens là partagent des traditions, discutent, ça ne peut qu’enrichir notre culture. Au début, on ne se rend pas compte. Pour nous, c’est naturel, on a grandi comme ça. Maintenant, on considère cela comme un grand avantage.

D’ou venez-vous d’Algérie? Y êtes-vous retournés? Que pensez vous de la situation là-bas?

F: Moi, je suis d’Alger. Ca fait quatorze ans que je n’y suis pas allé et je n’ai pas forcément envie d’y retourner car Marseille, c’est l’Algérie aussi. Dégoûté est un mot faible pour parler de ce que je ressens face à cette situation. Le morceau « Bladi » a été fait un peu pour ça. On ne peut rien faire, on reste impuissant. Moi, j’ai eu de la chance car mon père est en Algérie et je vis avec ma mère. Si mon père avait été là, je n’aurais peut être pas fait ça parce qu’il y aurait eu quelqu’un derrière moi qui m’aurait tiré les oreilles et que j’aurais écouté. Ma mère est patiente et une mère reste une mère, donc voilà.

K: D’Oran. Mon père est là-bas et ma mère est en France et y retourne tous les étés. Ca fait un bail que je n’y suis pas allé car j’ai beaucoup de choses à faire à Marseille

Comment considères-tu les disciplines de la culture hip hop?

Elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres. On a tendance à les oublier, et c’est le gros défaut du hip hop. Ca a commencé par la danse, puis le micro est arrivé en effaçant tout ce qu’il y a autour. C’est dommage car la culture hip hop à part entière est magnifique. Dans l’album, on a essayé de mettre le plus possible l’ancienne école en avant car ça nous manque beaucoup.

Pratiques-tu encore la danse?

Non, ça fait un moment que je n’ai pas dansé. Maintenant, c’est pour le plaisir, ce n’est plus comme avant. Avant, je me tordais par terre, j’étais au sol du matin au soir. Depuis cinq ans, c’est pour moi. Danser et chanter, ce n’est pas la même chose ni la même adrénaline. Quand on est sur scène et qu’on balance les lyrics que l’on a mûrement réfléchi, et que l’on a une réponse du public, ce n’est pas pareil. J’ai choisi mon camps.

Pouvez-vous nous parler du Côté Obscur?

Kephren: C’est une société d’édition qui a été créé par les membres d’IAM. On s’est mis ensuite à la production, car depuis des années on voulait produire des groupes et contribuer à l’ascension du hip hop. On a sorti « La Fonky Family » qui est à 130000 albums vendus environ, puis « Le Troisième Oeil ». Ensuite, des membres d’IAM ont créé leurs labels (Kif Kif qui a sorti « Chroniques de Mars » et Faf La Rage et Sad Hill qui a coproduit « Sad Hill » et Def Bond).

Ces groupes sont un peu vos cadets non?

F: Oui, ils sont de la génération au dessous mais de toute façon, ils ont le talent. Ce n’était juste qu’une question de temps pour que les gens puissent les connaître et les entendre. Sans nous, ils auraient fait la même chose.

Qu’est-ce que vous pensez des autres groupes comme Doc Gyneco?

Moi je pense qu’il faut respecter les gens. Si lui marche, c’est parce qu’il y a des gens qui aiment il faut respecter leurs choix afin qu’ils fassent de même. A partir de là, tu vois comment je pense. On n’est pas dans le même domaine, c’est sa vision de la vie. Chacun a sa cervelle et chacun fait ce qu’il veut. Ca me fait rire quand j’entends des soi-disant pro-rap qui défendent la culture hip hop et qui, il y a dix ans, écoutaient des trucs punks ou autres. Ces gens-là devraient réfléchir avant de parler. II faut respecter les gens afin qu’ils te respectent..

Manau, aux Victoires de La Musique, vous en pensez quoi?

C’est un peu bizarre, ils se sentaient gênés. Même eux voulaient dire « c’est pas pour nous ». Mais ça reflète bien la manière dont Les Victoires De La Musique travaillent.

Comment expliques-tu ces rivalités entre groupes phares du rap français?

Nous, on n’a jamais rien fait pour. Ce sont les médias, les télés, les journalistes qui recherchent des émotions, des sujets pour remplir leurs papiers. Des groupes comme NTM, je n’en ai rien à foutre, je ne vis pas avec eux, ce ne sont pas eux qui me remplissent mon assiette ou mon frigo. Ils ne sont pas dans mon domaine. C’est diviser pour mieux régner.


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