Interview : Aizell (08-2004)

Interview : Aizell (08-2004)

Comment a commencé l’aventure Aïzell?

C’est une longue histoire d’amitié et de passion musicale. Avec le batteur et le guitariste, on joue ensemble depuis dix ans en Charente-Maritime, notre région d’origine. On a commencé par le rock, notre culture de base, pour venir rapidement à l’electro et au reggae. La formation actuelle a deux ans mais même les derniers arrivés sont de vieilles connaissances.

Toutes ces fusions dub, electro, trip hop, oriental, ca vous vient d’où?

Notre musique est la simple synthèse de nos influences. Nous avons grandit avec toutes ces musiques et il est naturel pour nous de ‘fusionner’ plusieurs styles. En plus, il y avait une réelle volonté de ne pas tomber dans le dub jamaïcain trop classique. Nous voulions apporter un plus. Le prochain album sera davantage orienté dub-rock.

Et en ce moment, tu écoutes quoi par exemple?

Souvent les mêmes choses et depuis un moment déjà; Massive Attack, toute l’école de Bristol, le son du label K7, Smith & Mighty, les Notwist…

Vous avez des rapports avec d’autres groupes de la scène dub electro française?

On vient juste d’arriver sur cette scène alors nous en sommes au stade des rencontres même si notre travail suscite un certain intérêt. Nous connaissons bien les gars de Improvisators Dub, qui sont du même coin que nous.

Comment s’est passée la rencontre avec Slalom, votre label?

Nous leur avons envoyé une démo sans trop y croire et finalement notre travail a plu. Ils ont un peu misé sur nous. Il reste beaucoup de travail à faire mais tout va dans le bon sens.

Au sujet du travail justement, peux tu nous expliquer votre méthode de travail? Machines ou acoustique?

En général, la base est d’abord écrite sur machine. Lorsqu’il y a des textes, c’est rare, c’est Yann qui s’en charge. La structure basse-batterie-claviers est entrée sur des sequencers. Ensuite, tout est adapté à l’acoustique. Mais nos titres changent constamment, surtout sur scène. Il nous a fallu entre six mois et un an pour réaliser l’album. Mais un titre comme « Blackhole » a été fait quinze jours avant l’enregistrement en studio. Pour l’instant, faute de moyens et d’expérience, nous sommes encore limités. Nous n’avons passé que quinze jours en studio pour cet album. Tout s’est déroulé au « Chalet », dans la campagne bordelaise, avec la « fouine », membre d’Improvisators Dub. Notre DJ, quant à lui, apporte toutes les références ethniques. Il cherche constamment de vieilles perles en vynil.

Et pour le visuel (choix de la pochette, affiches), vous y passez du temps?

Nous avons un peu négligé cet aspect sur le premier album parce que nous avons travaillé dans l’urgence mais nous serons plus attentif à cela sur le prochain projet. Nous voulions aussi un digipack… Une de nos satisfactions est d’avoir pu sortir l’album en vynil, même si le mastering est très moyen..

Dis, ça fait quel effet de jouer à l’Elysée Montmartre?

J’espère que nous allons être à la hauteur. C’est inespéré, pour notre première tournée, de passer dans cette salle. Je suis un peu tendu et j’essaie de prendre cette date comme une autre même si je sais que le nombre de journalistes est important ce soir. L’esprit critique sera plus sévère ici.

Vos projets?

Continuer cette tournée le mieux possible jusqu’en décembre avec des dates importantes comme le festival Millésime, dans le Medoc, avec High Tone et Zenzile. Après, réaliser le nouvel album en laissant mûrir davantage les titres avant l’enregistrement. On pense à des collaborations avec des chanteuses comme celle d’Ekova. On pense aussi à un projet avec Junior Cony et à des collaborations avec des artistes issus de la scène bordelaise.

Avez-vous la volonté de créer un son propre à votre groupe ou à votre région?

On ne se prend pas la tête avec les histoires de région. Notre but est d’avoir un son reconnaissable rapidement. Si dans quelques années, un gars reconnaît notre travail sans même voir notre nom, ça nous fera plaisir. Si j’arrivais à réaliser un album proche de « Mezzanine » (Massive Attack, NDRL), avec cette espèce de noirceur et ces mélodies magnifiques, je serais vraiment heureux.


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