Clément Oberto, l’homme qui a réussi à coffrer Mr Flash

Clément Oberto, l’homme qui a réussi à coffrer Mr Flash

Clément Oberto est un réalisateur français exilé à Los Angeles. Sa dernière production n’est autre que le clip de Nite Bites, single extrait du premier Ep de Faded Away, nouveau projet réunissant Mr Flash (EdBanger) et Nic Nicola, un des auteurs de la bande son de Vandroid également paru sur le label de Pedro Winter en 2014. Ensemble, dans une esthétique rappelant fortement les années 70 et 80, ils mettent l’accent sur la mélodie, l’énergie et l’émotion pour signer une musique électronique à la fois nostalgique et cinématographique. Alors que le Ep est disponible depuis le 14 février, le clip vient tout juste de voir le jour. On en parle avec l’homme qui a ramené Mr Flash devant sa caméra.

Comment t’es tu retrouvé à réaliser ce clip de Nite Bites de Faded Away ?

Clément Oberto (photo ci-contre) : J’avais écouté l’EP il y a quelques temps via Mr Flash. A l’époque, j’avais proposé de faire un clip mais, par manque de moyens financiers, le groupe n’avait pas donné suite… A l’approche de la sortie, j’ai relancé l’idée en proposant de faire un truc cool pour un budget réduit. Et suite à quelques échanges et l’envoi d’un traitement, ils ont acceptés.

Mr Flash n’est pas quelqu’un que l’on voit souvent à l’écran. Est-ce qu’il a fallu le convaincre ou était il partant pour apparaître dans le clip ?

Non, en effet, à ma connaissance c’est sa première apparition dans un clip. Bizarrement, au début, je n’avais pas pensé à lui, même après qu’il ait prit ses billets pour venir nous aider sur le tournage… A la base, je voyais un profil du style de Willem Dafoe et puis, en parlant avec Laura Brody (la styliste sur le projet qui connait bien Flash), on a pensé: ‘et si le mec, c’était Gilles…?‘. Une heure après, j’appelais Flash en lui proposant l’idée. Il s’est marré, il y avait déjà pensé… Il était surpris que je ne lui ai pas proposé plus tôt. Je ne crois pas qu’il crevait d’envie de le faire mais il a quand même accepté.

Comment as tu réussi à le convaincre ?

Je crois que, sur ce projet, tous les éléments étaient réunis. Flash est un gros fan de Sailor et Lula (Wild at Heart) et de la Californie. Le fait que l’action se passe dans un motel à Palm Springs et que les codes de la vidéo correspondent à sa culture cinématographique ne sont pas étrangers à son implication je pense… Ça, plus le fait qu’on se connaisse bien et qu’il me fasse confiance.

Est-ce que ca a été la plus grosse difficulté de ce clip ?

Non, clairement pas… La plus grosse difficulté a été de tout rentrer dans le budget. Quand on auto-produit, on a rarement beaucoup de moyens, et il faut tirer sur la corde sur tous les postes. Demander à toute une équipe de bosser comme des fous pour l’amour de l’art, c’est cool sur le papier, mais moins dans la réalité quand il est 7h du matin et qu’ils sont toujours en train de ranger le camion… Et puis j’avoue que j’étais aussi stressé par l’idée de tourner de nuit avec une actrice enceinte de 7 mois. Je voulais prendre soin d’elle, mais en même temps j’avais besoin qu’elle danse sur son lit au milieu de la nuit. Heureusement, Roxane a été incroyable. Merci à elle, ainsi qu’à toute l’équipe.

La fin est assez énigmatique. Comment faut-elle l’interpréter ?

Généralement, j’aime bien l’idée que les gens se fassent leurs propres histoires. La plupart de mes vidéos sont assez ouvertes. J’y mets du sens, mais j’essaye au maximum de ne pas l’imposer au spectateur, de rester subtil. Dans ce cas précis, pour moi c’est un couple en lune de miel qui se chauffe avant de partir dans une soirée libidineuse (genre Eyes Wide Shut). Sur tous les plans où l’on voit Roxane conduire, Flash est déjà dans le coffre. Ce qui donne une dimension différente au clip, et explique son regard vers le coffre au début de la vidéo. Après, j’ai aussi une interprétation bien personnelle qui justifie la relation entre le mariage et le coffre notamment… Mais ça, je la réserve pour des discussions en tête à tête.

Pas mal des clips que tu as réalisé ont en commun cette image très léchée, ces couleurs affiliées généralement à la musique électronique, et très récurrentes chez un label comme EdBanger. Est ce que c’est le genre de son et d’esthétique qui t’inspire le plus ?

Clairement. Je suis un gros consommateur de musique électronique, pas seulement mais principalement. En ce qui concerne les couleurs, je travaille beaucoup avec les néons, la fumée et les dégradés de couleurs. C’est une esthétique que je trouve sensuelle et mystérieuse. Je ne sais pas si on peut dire que c’est ce qui m’inspire le plus mais c’est bien possible. La musique, les couleurs… et les femmes.

Quelles seront les prochaines vidéos signées Clément Oberto ?

Il y a deux court-métrages un peu hybrides que j’espère boucler cette année. Puis d’autres clips et pubs dont je préfère ne pas parler pour le moment. Sinon je sors cette semaine un autre clip qui accompagne la sortie du 13ème album de John Tejada. De la techno mais, cette fois ci, ni lumière artificielle ni protagoniste. Juste de la musique et des plantes.

Photos : Roch Armando

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