Soundgarden en 10 titres et pas un de plus

Soundgarden en 10 titres et pas un de plus

One more. C’est forcément ce qui nous vient à l’esprit au moment ou on apprend le décès de Chris Cornell, nouveau venu dans un au-delà surpeuplé de rock stars invitées trop tôt. Mercredi soir, à l’âge de 52 ans et dans les heures qui ont suivi le dernier concert de Soundgarden, cette autre idole du grunge a été retrouvé mort dans sa salle de bain par son garde du corps, avec des marques de strangulation favorisant l’hypothèse d’un suicide par pendaison. De son imposante discographie, en solo comme au sein de Temple of the Dog et Audioslave, on retiendra surtout les années emblématiques de Soundgarden qui – au même titre que celles de Nirvana, Alice in Chains et Pearl Jam – auront allumé le phénomène grunge ayant frappé la Terre entière dans les années 90.

Fondé en 1984 au bout de son enfance quelque peu chaotique, le groupe offre alors au gamin de 20 ans l’occasion de concrétiser son amour de la musique. Après quelques Eps chez Sub Pop, Soundgarden sort son premier album ‘Ultramega OK’ en 1988 chez SST, incarnant déjà le penchant le plus métal du mouvement en assumant notamment l’influence de Led Zepellin et Black Sabbath sur son rock. Rapidement signé en major (A&M Records), le groupe fait ensuite face aux critiques des fans comme aux problèmes dus à un line up instable, mais s’attèle néanmoins à son deuxième album ‘Louder Than Love’ (1989). C’est en 1991, à la sortie de ‘Badmotorfinger’ que le combo trouve enfin la stabilité nécessaire à la carrière qui lui est promise. Aidé par la médiatisation fulgurante de Nirvana à l’époque, Soundgarden part alors en tournée avec Guns n’Roses, à la grande époque des ‘Use Your Illusion’, et prépare le terrain au disque qui va définitivement marquer sa discographie. Quatrième album du nom, ‘Superunknown’ (1994) – porté par le tube ‘Black Hole Sun’ – est certifié quatre fois disque de platine aux Etats Unis et reste encore aujourd’hui le plus vendu de l’oeuvre Soundgarden toute entière.

Comme souvent après un tel succès, la suite se fait plus sombre. Des tensions internes apparaissent alors que le groupe décide de produire lui-même son cinquième album ‘Down on the Upside’ (1996). Contre l’avis de ses acolytes, Chris Cornell décide d’éloigner Soundgarden des influences métal qui ont fait sa marque de fabrique afin d’expérimenter de nouvelles sonorités, acoustiques notamment. Si les critiques restent bonnes à son sujet, le disque est pourtant loin d’égaler les ventes de son prédécesseur, et la tournée mondiale à suivre ne fait qu’accroitre les dissensions au sein du groupe, qui annonce son split en 1997.

C’est en solo que Chris Cornell rebondit en 1999, peu de temps avant de monter Audioslave (super groupe qu’il forme avec les trois quarts de Rage Against The Machine), et de retourner à ses petites affaires en 2007 une fois l’aventure terminée. C’est là, discrètement dans un premier temps, que Soundgarden montre de nouveaux signes de vie : présence accrue sur les réseaux sociaux, sorties de morceaux inédits, apparitions live… Confirmée un an plus tard, la réformation du quatuor met fin à 12 ans de silence à l’occasion d’un premier concert dans sa ville de Seattle. En 2012, Soundgarden sort l’album ‘King Animal’ puis envisage et travaille sur un nouvel opus, le même qui vient de se voir foudroyé par la disparition tragique de son chanteur / guitariste.

Considéré par tous les spécialistes comme le groupe ayant permis au heavy métal de se faire une place au sein de l’indie rock, Soundgarden voit donc sa résurrection s’arrêter net. On en retiendra notamment le jeu de guitare imaginatif de Kim Thayil, la technique insolente de Chris Cornell tout comme sa très large palette vocale, bien plus qu’une discographie en dents de scie que l’on retrace pour l’occasion le temps de 10 titres. Et pas un de plus.

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