Playlists – Le post hardcore à tous les temps

Playlists – Le post hardcore à tous les temps

Quelle différence entre le hardcore et le post hardcore ?‘, c’est la question que l’un de nos lecteurs nous posait alors qu’on déclinait récemment le hardcore à tous les temps, et à laquelle il était évidemment prévu qu’on réponde. Et pour cause : ceux qui nous lisent depuis des années savent à quel point ce genre, première époque surtout, fait vibrer la rédaction. Comme son nom l’indique, il fallait donc qu’on aborde son aîné avant de s’atteler à décortiquer le post hardcore. Car c’est dans sa continuité que le genre a pris de l’ampleur, quand certains groupes ont décidé – tout en conservant l’esprit Do It Yourself – d’élargir les ‘loud fast rules’, en les enrichissant de l’héritage laissé par d’autres formations plus expérimentales, issues de la noise, de l’émo ou du post punk.

C’est au milieu des années 80 que les premiers soubresauts se sont fait sentir. Arrangements plus complexes, dissonances et mélodies ont alors fait leur apparition au sein de compositions plus subtiles car libérées des tensions, exécutées par des musiciens désormais plus chevronnés. L’évolution du chant contribua significativement également à cette nouvelle identification. Autrefois hurlé, il se mariait soudainement à des passages plus clairs, voire chuchotés, sous l’impulsion de figure comme Ian McKaye, dans un tout autre registre avec Fugazi que celui qui était le sien avec Minor Threat.

C’est donc au sein des berceaux du hardcore que son descendant direct a vu éclore ses plus solides représentants. A Washington DC tout d’abord ou, sous la bannière du ‘Revolution Summer’, un grand nombre de groupes punk de la ville ont tourné le dos à leur scène d’origine. Sont alors apparus ceux qui ont fait le coeur de Dischord Records et qui ont incarné la période que Ian McKaye qualifie encore lui-même de ‘plus intense’ du label (Rites of Spring, Soulside, Dag Nasty, Jawbox, Fugazi, Lungfish, Hoover, The Crownhate Ruin…). Avec Shellac et The Jesus Lizard, Chicago n’était pas en reste, tout comme New York (Quicksand, Helmet), le Texas (The Trail of Dead, At the Drive In), ou San Diego qui, à l’autre bout du pays, a placé quelques-uns de ses ambassadeurs sur l’échiquier post hardcore, et non des moindres (The VSS, Drive Like Jehu…).

La machine lancée, la seconde moitié des années 90 a vu le post hardcore prendre une ampleur phénoménale, jusqu’en Europe (Refused ou Fireside en Suède), au point de parfois flouter les frontières qui le séparaient de l’émo de Texas Is The Reason, du math rock de Slint ou Cap n’Jazz, ou de la noise de Unsane. Dans son élan, il passa même sans ambages le nouveau siècle, quand At The Drive In devint un phénomène mondial, suivi de loin par les Glassjaw, Blood Brothers, Thursday et autres groupes dont les années 2010 se sont fait l’écho (Big Ups, La Dispute, Envy…), avant d’accorder une place trop importante au screamo, ses albums hyperproduits, ultra-techniques, finalement jamais très loin (donc toujours trop près) du métal. En gros, tout une nouvelle génération ‘post hardcore’ trop éloignée de l’âme originelle pour que nous la mentionnions aujourd’hui au sein des trois playlists ci-dessous, retraçant vingt-cinq ans d’un genre ou énergie, mélodie, tension et émotion n’ont jamais fait si bon ménage.

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4 Commentaires
  • Beber
    Posté à 12:03h, 21 octobre Répondre

    breach ? botch ???

  • CJ
    Posté à 13:38h, 23 octobre Répondre

    Loisirs !!!

  • Clem
    Posté à 00:01h, 26 octobre Répondre

    Merci les gars! Je me reprend l’époque Bokson un grand coup dans la gueule. Comme d’autres, vous avez beaucoup influencer les goûts du jeune ado que j’étais à l’époque ahaha. La première écoute de 13 Songs m’aura marqué au fer blanc. Encore un grand merci pour le super boulot que vous faites depuis toutes ces années.

    • probot
      Posté à 18:31h, 26 octobre Répondre

      J’avais déjà beaucoup apprécié la session Kraut etc..Merci
      Avec cette nouvelle session Post-hardcore il est clair que la nouvelle génération manque de talent !!!
      seul la set list année 2000 maintien un certain niveau…
      Enfin je suis d’accord avec Béber sur l’absence de breach,botch,switchblade ou encore Minor Threat et From ashes rise

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