Playlists – Le pop punk à tous les temps

Playlists – Le pop punk à tous les temps

C’est souvent quand un genre musical est dans le creux de la vague qu’il est remis en question. Le pop punk ne fait pas exception à la règle, lui dont l’étiquette convenait pourtant au plus grand nombre lorsque, dans les années 90, il connaissait son pic de popularité. Seulement depuis, les choses ont beaucoup changé, et la musique qui accompagnait nombre d’entre nous sur le chemin du lycée a tant perdu de sa fraîcheur qu’elle n’est plus vraiment assumée par les pontes de l’époque. En tête, le désormais vétéran Billie Joe Armstrong (Green Day, photo ci-dessous en 1994) qui, alors qu’il déclarait récemment la guerre à cette appellation, clamait haut et fort dans la presse qu’on ne pouvait pas se revendiquer des deux. L’histoire le fait néanmoins mentir puisque, de la fin des années 70 jusqu’à aujourd’hui, nombre de groupes se sont appliqués – et s’appliquent encore – à rendre intemporelle cette approche d’un punk nettement moins contestataire, plus naïf et léger, que celui de certains de leurs homologues rebelles et anarchistes, aux crêtes vissées à vie sur la tête.

Partageant tous deux un goût prononcé pour les rythmes uptempo et les morceaux concis joués en une poignée d’accords, la frontière musicale demeure – à la décharge des oreilles perdues – assez fine pour entretenir ce flou trompeur. De là à en conclure que tout est question de génération, donc d’attitude et de préoccupations sensiblement différentes, il n’y a qu’un pas que cette recette dupliquée à l’infini au fil des décennies franchit allègrement : le hardcore mélodique – autre terme parfois utilisé – est la musique adolescente par excellence, à jamais la bande originale des premiers émois. Et n’en déplaise aux irréductibles qui n’ont cessé de braver les cousinades, ces incursions improbables de ska, émo, new wave ou encore power pop qui ont parfois forcé pour profiter de la frivolité teenage, et ainsi poussé l’authentique pop punk dans les bras de boys bands aux regards vides, bordés d’eyeliner.

Car, à l’instar des enfants des années 2000 pourtant forcés de constater que leurs égéries n’ont rien inventé, chaque génération possède son ambassadeur pop punk. Si les skaters et/ou rebelles incompris de bonne famille pensent trop souvent le genre apparu sous les mélodies des radio-friendly de l’époque (Offspring, Green Day, Bad Religion, Blink 182…), des tournées du Vans Warped Tour, ou des disques tout droit sortis des labels Fat Wreck Chords, Epitaph, Lookout comme de certaines majors ayant reniflé le phénomène, c’est trop vite oublier les précurseurs : les Ramones, Buzzcocks, The Undertones, et The Jam qui – eux-mêmes sur l’héritage pop des sixties – ont allumé la mèche, ensuite entretenue par les Bad Religion, Descendents, Husker Du, ou Social Distortion.

Parfois proches de l’overdose (commerciale notamment), les années 2000 ont eu du mal à survivre au vernis médiatique de leurs ainées. Good Charlotte, New Found Glory, Sum 41 et même Avril Lavigne finissent alors le travail de vulgarisation déjà bien avancé par Blink 182, et ouvrent la voie à une concurrence féroce de l’émo pop (que l’on abordera prochainement) comme aux nouvelles influences de groupes majeurs avides de faire évoluer leur musique. Dès lors, les salles se vident, les pontes du pop punk disparaissent des principaux magazines musicaux comme des affiches des festivals les plus populaires, ramenant les représentants actuels du genre (encore nombreux) aux ficelles de l’underground. Une boucle bouclée, ou presque s’il on en croit la vitalité de la scène actuelle malgré l’écho retentissant des musiques urbaines sur les jeunes générations, que l’on vous propose de retracer le temps de 100 titres répartis en quatre playlists.

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