The Blaze – ‘Dancehall’

The Blaze – ‘Dancehall’

Album / Animal 63 / 07.09.2018
Electro house


Au moment de composer son premier Ep Territory l’an passé, The Blaze ne se doutait certainement pas de ce qui l’attendait : un buzz rare dont seule l’electro semble encore capable en France, puis les nuits des festivals les plus prestigieux de la planète, du Pitchfork à Coachella en passant par Primavera. Mais tout ce petit monde ne se serait-il pas laissé aveugler par l’excellent travail d’image du duo, jusqu’à s’emballer et se laisser convaincre par six titres seulement, certes touchants par leur fraîcheur et l’émotion palpable dégagées par chacun, mais finalement loin de garantir la capacité de leurs géniteurs à faire évoluer leur approche mixant house, pop, et effluves reggae avec originalité et diversité. Quelques mois plus tard, telle est la mission de Dancehall, premier album des plus attendus, censé dissiper les doutes et confirmer définitivement le duo au rang de nouvel ambassadeur de l’electro made in France. Ou pas.

Ou pas, car un premier constat s’impose : fidèle à sa house évolutive dont le piano vient quasi systématiquement bondir sur le beat et se répéter à l’infini, The Blaze n’a pas pris de grands risques. Restait donc à espérer que les deux garçons se tiennent avec brio à leur formule, seulement rien ne vient surclasser non plus ici les Territory, Juvenile, voire Virile du premier opus. Tout au plus, le duo les égale, ce qui aurait pu être pire, et on devra se contenter de ça. Car mis à part quelques titres d’une house autoroutière trop classique pour marquer les esprits au delà du petit matin et pour lesquels même le chant ne peut rien (She, Rise), c’est avant tout lorsqu’ils abattent la carte de l’émotion que Jonathan et Guillaume visent dans le mille de nos tripes.

Pour cela, les deux cousins s’appuient sur la mélancolie de leur voix soulful singulière et reconnaissable (Heaven, Breath), mais aussi sur des productions aux profondeurs nettement plus accueillantes, offrant d’emblée aux morceaux des allures plus réfléchies (Places, Faces malgré son gimmick plus lassant qu’entêtant). Et dans cette catégorie, Runaway prône son excellence : non loin des rondeurs sourdes de Moderat, plus près du format chanson que nulle part ailleurs au sein de ce Dancehall, The Blaze fait de ce titre une telle évidence qu’on l’imagine aisément creuser ce sillon à l’heure de se pencher sur un deuxième album moins prévisible qui, lui, ne pourra plus se planquer derrière la simple confirmation de débuts en fanfare. C’est là seulement que l’on pourra mesurer pleinement le talent de cette cousinade.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Heaven, Places, Runaway


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